Parti

À propos Coordonnateurs régionaux et provinciaux États financiers

Plateforme

Liberté d'expression Finances publiques Économie Questions autochtones Anciens combattants Identité canadienne Voir plus...

«Ça fait tellement de bien d'appuyer un parti avec des principes clairs, qui les défend ouvertement, avec passion et conviction!»

Achetez une Adhésion Faites un don

Inscrivez-vous à notre infolettre

notre infolettre

Partagez sur les médias sociaux

Discours - Le défi politique de remettre le Canada sur la bonne voie

Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada
Conférence FreedomTalk
Red Deer, 16 novembre 2019

Bonjour à tous. Merci beaucoup Danny de m’avoir invité à cette très intéressante et importante conférence pour l’avenir de notre pays.

Des gens m’ont donné deux surnoms au fil des ans : « Mad Max » et « l’Albertain du Québec ». Il serait peut-être approprié, dans une situation comme celle où nous nous trouvons aujourd’hui, de fusionner les deux. Je pourrais devenir « l’Albertain en colère du Québec » (the Mad Albertan from Quebec)!

Comme vous, oui, je suis en colère à cause de l’état de la politique canadienne.

Je suis en colère à cause de l’arrogance des libéraux. Et de leurs politiques qui nous divisent.

Depuis hier, de nombreux orateurs ont identifié des problèmes spécifiques qui affligent notre pays et qui expliquent la montée du sentiment séparatiste dans l’Ouest. Avant d’aborder le défi politique que représente le fait de remettre le Canada sur la bonne voie, qui est le sujet de mon exposé, permettez-moi de vous présenter ma perspective globale sur les raisons qui expliquent pourquoi nous nous trouvons dans cette situation.

Une nation doit être fondée sur un sentiment d’appartenance, de participation à un projet commun, de partage des mêmes valeurs et des mêmes intérêts.

Le Canada est le deuxième plus grand pays au monde après la Russie. Nous ne sommes pas homogènes du point de vue ethnique ou linguistique. Nous avons des cultures régionales très diverses.

Et pourtant, nos prédécesseurs ont compris que malgré nos nombreuses différences, nous avions des valeurs et des intérêts communs qui justifiaient de rester unis. C’est pourquoi ils ont créé des institutions fédérales pour régir les colonies de l’Amérique du Nord britannique, par opposition à un État unitaire.

C’est tout un succès si vous le regardez dans une perspective historique globale. Depuis un siècle et demi, nous sommes l’un des pays les plus pacifiques, stables et prospères du monde.

Mais cela ne veut pas dire que tout a été parfait, sinon nous ne serions pas ici aujourd’hui. Et pour moi, la raison est évidente : c’est parce que nous nous sommes écartés de notre Constitution équilibrée et de la division des pouvoirs qu’elle a instaurée. Parce que le gouvernement fédéral, surtout depuis les années 1970, n'a jamais cessé de croître.

La plupart d’entre nous ici sommes des partisans de la philosophie conservatrice. Nous croyons en un État plus petit, car il garantit plus de liberté individuelle, plus de création de richesse et des services plus efficaces. Nous nous opposons aux gros États interventionnistes parce que cela nous rend moins libres et moins prospères.

Mais dans un pays fédéral, la croissance excessive de l’État a une autre conséquence négative. Elle déforme le fédéralisme. Elle crée des tensions et encore plus de divisions.

Nationalisme et croissance de l’État

Jusque dans les années 1970, le Canada avait toujours eu un gouvernement relativement modeste, tout comme les États-Unis. Pour distinguer le Canada des États-Unis, les nationalistes canadiens - et j'entends par là surtout les libéraux trudeauistes et la gauche culturelle et intellectuelle - ont inventé le mythe d'un Canada intrinsèquement social-démocrate, avec son État-providence très développé, ses politiques économiques interventionnistes et son protectionnisme culturel.

Les années 1970 et le début des années 1980 ont été marquées par de gros déficits et une dette croissante. Ce fut l'époque d’une intervention fédérale accrue dans les domaines de la santé et de l'éducation. L'ère du programme énergétique national. L'ère de la centralisation et de la nationalisation. L'époque où le gouvernement fédéral se développait comme une traînée de poudre.

Sous Pierre Trudeau, les dépenses totales du gouvernement sont passées de 13 milliards à 109 milliards de dollars et de 17 % à 24 % du PIB. Notre dette nationale est passée de 25 % du PIB en 1968 à 43 % en 1984.

C'était aussi l'époque où le séparatisme a commencé à occuper une option normale au Québec et en Alberta. Le PQ est devenu l'opposition officielle en 1970, a formé le gouvernement en 1976 et a tenu son premier référendum en 1980. Les Albertains ont élu un séparatiste pour la première fois aux élections provinciales de 1982.

Dans une fédération aussi énorme et diversifiée que le Canada, le moyen le plus rapide de créer du ressentiment et de la désunion consiste à accroître les ingérences d’un gros gouvernement central dans les affaires des provinces, à créer la perception qu’il favorise les intérêts de certaines régions par rapport à d'autres, et à redistribuer injustement la richesse de certaines régions à d’autres.

C’est sous les gouvernements de Pierre Trudeau que le séparatisme au Québec et le mécontentement dans l'Ouest se sont développés le plus rapidement, en réaction à l'activisme du gouvernement central. Et ce n’est pas un hasard si cela se reproduit sous un gouvernement dirigé par son fils, qui partage sa vision.

Le gouvernement Trudeau actuel a ajouté 70 milliards de dollars à notre dette nationale et prévoit d’ajouter 90 milliards de dollars supplémentaires au cours des quatre prochaines années. De tels déficits ne devraient pas survenir en période de croissance économique. Ils servent uniquement à augmenter la taille du gouvernement et à acheter des votes avec de l'argent emprunté.

Il prévoit de nouveau utiliser son soi-disant pouvoir de dépenser pour intervenir dans les compétences provinciales en créant un programme national d'assurance-médicaments, un programme national de garderies, et en dépensant davantage d'argent sur les infrastructures locales et le logement, qui relèvent des compétences des provinces.

Il continue de redistribuer l'argent des provinces les plus riches aux plus pauvres, à hauteur de 20 milliards de dollars cette année, avec un programme de péréquation qui continue de croître malgré les inégalités qu'il crée.

En plus d’imposer une taxe sur le carbone, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour ralentir la croissance de l’industrie pétrolière et gazière, et aggraver la situation économique de l’Ouest.

L'Ouest devrait-il copier le Québec?

Il y a un grand malentendu sur la situation du Québec qui doit être réglé. Beaucoup de gens ici dans l'Ouest croient qu'ils devraient prendre exemple sur le Québec. Ils pensent que l’expérience du séparatisme au Québec a été bénéfique pour la province. Que le Québec obtient toujours ce qu'il veut à cause de cette menace séparatiste.

Ce n’est pas comme ça que je vois les choses.

Nous avons une Constitution qui laisse beaucoup d'autonomie aux provinces. Si nous respections la répartition des pouvoirs prescrite par notre Constitution, le Canada serait beaucoup moins centralisé qu'aujourd'hui. Et le gouvernement fédéral serait beaucoup plus petit.

Cependant, entre les deux options extrêmes du séparatisme et d'une fédération centralisée, la vision d'une fédération décentralisée avec des provinces plus autonomes ne s'est jamais concrétisée, alors qu'elle est celle que privilégie une majorité de Québécois.

Demander à nos partenaires à Ottawa et dans les autres provinces de cesser de violer notre Constitution devrait être la position la plus facile à défendre. Mais cette position a toujours été mal défendue.

Depuis 50 ans, les gouvernements québécois successifs l'ont affaiblie en demandant constamment des privilèges spéciaux. Ils ont exigé que le Québec soit reconnu comme une société distincte et que cette distinction serve à interpréter la Constitution; que le Québec obtienne plus de sièges au Parlement que ce que son poids démographique justifiait; que seul le Québec obtienne un veto sur les changements constitutionnels. Et ces demandes ont été faites avec un couteau à la gorge : vous feriez mieux de dire oui ou bien nous nous séparons.

De plus, les revendications constitutionnelles du Québec s’accompagnaient de demandes pour plus d’argent, plus de transferts et de paiements de péréquation pour alimenter son grand État provincial. Cela contredit le souhait d'une plus grande autonomie.

Le Québec est resté financièrement dépendant du reste du Canada. Le surplus budgétaire actuel du gouvernement du Québec ne signifie pas que la province s’est soudainement enrichie. Les Québécois sont toujours plus pauvres que les citoyens de l’Ouest et de l’Ontario. Le Québec a l'un des États les plus gros et les plus interventionnistes en Amérique du Nord et l'un des plus lourds fardeau fiscaux. Il a encore une grosse dette accumulée.

L'autorité morale que les politiciens québécois auraient pu exercer en demandant le respect de la Constitution a été maintes fois compromise par ces exigences irréalistes.

Après deux référendums qui se sont soldés par une défaite pour les forces séparatistes, le Québec n’a plus aucun pouvoir de négociation. Une majorité de Québécois ne veulent pas se séparer. Malgré la renaissance du Bloc, personne ne croit qu'un référendum pourrait être gagné avant longtemps. Et nous faisons encore une fois face à un gouvernement centralisateur à Ottawa qui veut dépenser plus et intervenir davantage dans les compétences provinciales. C’est comme le jour de la marmotte dans le fameux film.

De nombreux Canadiens de toutes les régions du pays partagent la vision d’une société moins dominée par un gros État à Ottawa, d’une fédération moins centralisée. Surtout ici dans l'Ouest. Les Québécois qui veulent plus d'autonomie pour le Québec auraient dû s'allier à eux plutôt que de faire des demandes irréalistes à Ottawa et au reste du pays.

Ma recommandation est la même pour les gens de l’Ouest. Vous devez trouver des alliés au Québec et ailleurs si vous voulez apporter un changement au niveau fédéral.

Ne faites pas de fixation sur les déclarations arrogantes du chef du Bloc. Il ne représente qu'une minorité de Québécois.

En 2012, seulement 1 % du pétrole québécois provenait de l’Ouest canadien. Aujourd’hui, c’est 44 %. Le gouvernement du Québec appuie l’Alberta dans sa contestation devant la Cour suprême de la taxe sur le carbone d’Ottawa.

Beaucoup de gens au Québec et dans les provinces maritimes ne sont pas heureux de vivre dans des provinces pauvres qui dépendent de la péréquation. Ils comprennent que c’est une trappe à pauvreté. Ils préféreraient des politiques génératrices de croissance économique et de prospérité.

Nous avons créé le Parti populaire pour donner la parole à ces gens de partout au pays qui souhaitent un changement et sont prêts à travailler ensemble pour le réaliser.

Je comprends pourquoi beaucoup d’entre vous êtes en colère envers Ottawa, le Québec et le reste du pays. Mais vous ne pourrez pas changer ce pays si tout ce que vous faites, c’est menacer de partir quand les choses vont vraiment mal comme maintenant. Et que vous soutenez le statu quo le reste du temps.

J'entends des gens dire : cette fois, nous le pensons vraiment. Ou bien il y a de vrais changements, ou bien on va se séparer. Après la défaite de l'Accord du Lac Meech en 1990, les sondages montraient qu'une majorité de Québécois envisageaient la séparation. Le Non a quand même gagné en 1995. Et rien n’a changé. Ottawa n’a pas dit oui aux demandes du Québec.

Vous pourriez passer plusieurs décennies à essayer d’organiser un mouvement séparatiste. C’est une entreprise énorme. Je connais des gens qui ont passé la plus grande partie de leur vie à se battre pour que le Québec devienne indépendant.

De plus, si votre logique est « créons un mouvement séparatiste comme le Québec pour exercer une pression sur Ottawa, même si nous ne voulons pas vraiment nous séparer », vous n’irez pas très loin.

La menace doit être crédible pour fonctionner. Une importante minorité de Québécois ne se sentent pas canadiens du tout. Jacques Parizeau voulait vraiment créer un nouveau pays, non pas réformer le Canada. Mais j’ai l’impression que très peu de gens de l’Ouest ne se sentent pas canadiens et veulent vraiment se séparer. Leur premier choix est toujours de rectifier ce qui cloche au Canada.

Une menace aussi faible n'augmentera probablement pas le pouvoir de négociation de l'Ouest contre Ottawa. Et si le séparatisme n’a pas permis d’apporter de bénéfices au Québec malgré une menace plus crédible, imaginez ce qu’il va accomplir ici.

Cela créera à coup sûr beaucoup de division et de ressentiment parmi les gens de l’Ouest. Vous vous retrouverez probablement dans une dynamique politique très négative. Une dynamique basée sur des tentatives infructueuses de faire chanter Ottawa, des divisions internes et un ressentiment contre le reste du pays. Comme au Québec.

Il y a des façons pour l'Alberta de devenir plus autonome dans certains domaines, comme le Québec. L'Alberta pourrait avoir son propre corps de police, sa propre agence du revenu, son propre régime de retraite. J’appuie tout cela.

L'Alberta pourrait également avoir des ententes spécifiques avec Ottawa sur des compétences partagées, comme la formation de la main-d'œuvre et la sélection des immigrants, comme le Québec. Le comité nommé par le premier ministre Kenney examinera ces propositions. La raison pour laquelle seul le Québec a conclu ces arrangements spéciaux n’est pas due au chantage séparatiste. C’est parce que les autres provinces n’étaient pas intéressées et ne l’avaient jamais demandé.

Le Québec a toujours défendu son autonomie provinciale. Vous pouvez faire la même chose.

Mais cela n’apportera pas de nouveaux pipelines ni une réforme du programme de péréquation. Cela n’empêchera pas le gouvernement fédéral de s’immiscer encore plus dans les domaines de la santé, de l’éducation et d’autres compétences provinciales. Cela ne conduira pas à un gouvernement fédéral plus petit qui dépense moins, n’augmente pas notre dette nationale et se concentre sur les problèmes nationaux.

Ces changements doivent être apportés au niveau fédéral.

L’expérience ratée du Parti réformiste

Il y a trente ans, un nouveau parti, le Parti réformiste, proposait des mesures spécifiques pour décentraliser la fédération et réduire la taille du gouvernement central. J'ai lu le Livre bleu du Parti réformiste, qui était le programme du parti, et d'autres documents datant de cette époque. Plusieurs de ces solutions sont très similaires à ce que j’ai dit et à ce que le Parti populaire propose dans sa plateforme.

Le Parti réformiste est devenu l'opposition officielle en 1997. Mais il n'a pas réussi à faire la transition d'un parti de protestation basé dans l’Ouest à un parti national. Il n'a jamais réussi à se développer au Québec, où il était largement perçu comme anti-québécois et anti-français. Beaucoup d’électeurs qui étaient attirées par ses politiques en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique n'ont pas voté pour lui, parce qu’ils le considéraient comme un parti régional de l’Ouest.

J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour ce que M. Manning a fait, mais malheureusement, il n'a jamais appris le français et ne pouvait parler directement aux Québécois pour contrer cette perception négative et expliquer en quoi les politiques réformistes pourraient être avantageuses pour le Québec.

C'est regrettable, car je pense que le Parti réformiste aurait pu avoir une chance de se développer davantage et de former un gouvernement s'il avait mis de l’avant ses politiques de petit gouvernement et de décentralisation dans les deux langues officielles, de manière à attirer les conservateurs de toutes les régions du pays.

Toutefois, même dans l'opposition, il a été suffisamment influent pour amener le gouvernement Chrétien à adopter des réformes majeures, réduire la bureaucratie, réduire les dépenses en termes réels, éliminer le déficit et commencer à réduire la dette. Je dirais que le gouvernement Chrétien a été le gouvernement le plus conservateur sur le plan financier des 50 dernières années au Canada. Le Parti réformiste aurait pu avoir une influence majeure sur la gouvernance du Canada s’il était resté un parti vraiment conservateur et décentralisateur attaché à ses principes, qu’il forme ou non un gouvernement.

L’expérience du Parti réformiste a prouvé que des politiques audacieuses et cohérentes n’avaient pas besoin d’être diluées pour obtenir l’appui d’une partie importante des électeurs canadiens. On ne peut qu'imaginer ce qui aurait pu se passer s’il avait continué à consolider ses acquis et à faire un effort plus systématique pour séduire les Québécois et les gens de l’Est du pays.

Au lieu de cela, les réformistes ont fini par fusionner avec l'ancien Parti progressiste-conservateur et diluer ses politiques audacieuses. Il est devenu plus centriste. Et lorsque le nouveau Parti conservateur a formé un gouvernement sous le premier ministre Stephen Harper, il n'a mis en œuvre aucune des politiques audacieuses des réformistes.

Je suis fier d'avoir été ministre dans ce gouvernement et de ce que nous avons accompli. Mais soyons francs. Le gouvernement Harper a augmenté les paiements de péréquation. Il a augmenté les paiements de transfert pour les soins de santé. Il a continué à subventionner et à renflouer les entreprises. Il n'a pas réduit de manière significative la taille du gouvernement.

C'était un bon gestionnaire d'un gros gouvernement. Ce qu'il nous faut pour résoudre nos problèmes d'unité et améliorer le fonctionnement de notre fédération, c'est un bon gestionnaire d'un gouvernement plus petit, beaucoup moins intrusif et beaucoup moins interventionniste. Un gouvernement qui respecte notre Constitution.

C’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui en train d’avoir cette discussion. L'expérience du Parti réformiste a échoué. Rien n'a changé de manière significative. La marche incessante du gros gouvernement a repris avec Justin Trudeau. Et nous sommes confrontés aux mêmes défis politiques pour remettre le Canada sur la bonne voie.

Trois options

Alors, quelles sont vos options maintenant, ici dans l'Ouest canadien?

La première est l'option Wexit. J'ai expliqué pourquoi je crois que ce n'est pas la bonne. Les gens de l’Ouest devraient éviter de répéter les erreurs que les Québécois ont commises.

Ensuite, il y a l'option du Parti conservateur centriste et pragmatique dirigé par Andrew Scheer, ou par un autre chef avec des principes encore plus faibles. Les électeurs de l’Ouest ont massivement soutenu ce parti le mois dernier. Et ça n’a rien donné.

Même si Andrew Scheer avait remporté les élections, peu de choses auraient changé. Le seul programme de Scheer était d’acheter des votes. Il promettait plus d'argent pour la santé et n'aurait pas mis fin aux ingérences du gouvernement fédéral. Il n'aurait pas réformé la péréquation. Il n'aurait pas utilisé la Constitution pour approuver des pipelines. Il aurait adopté une sorte de prix sur le carbone et aurait dépensé plus d'argent pour lutter contre le changement climatique. Il aurait continué à dépenser presque autant que les libéraux et planifiait des déficits pour de nombreuses années encore.

Et je ne parle même pas de l’immigration, de la liberté d’expression et de toutes les autres questions sur lesquelles les conservateurs ont essentiellement adopté la position libérale.

Je sais, je sais, la campagne électorale est terminée! Mais il est important de répéter tout cela.

Et maintenant que les conservateurs ont perdu, qu’est-ce qui se trame? On entend des appels de partout pour que le parti devienne encore plus centriste et pragmatique. Se réconcilie avec des déficits sans fin. Pour qu’il devienne plus politiquement correct. Pour qu’il ait un plan de lutte contre les changements climatiques plus ambitieux. Et une vision sociale et des soins de santé plus développée, ce qui signifie simplement dépenser plus et intervenir davantage dans les compétences provinciales.

Beaucoup d'entre vous dans cette salle ont voté pour les conservateurs. Je suis désolé de devoir vous annoncer la nouvelle, mais si le Parti conservateur adopte cette voie ultra-centriste, comme c’est fort probablement le cas, vous allez vous retrouver dans un cul-de-sac! Même s’ils sont élus la prochaine fois, ils n’auront aucun mandat de changement. Ils seront les otages de tous les groupes d’intérêts dont ils auront acheté le soutien avec des promesses. Pensez au cartel du lait.

Ce sera le jour de la marmotte à nouveau. Ils ne seront peut-être même pas de bons gestionnaires d'un gros gouvernement.

C’est peut-être un peu présomptueux de ma part de dire cela après les résultats des élections du mois dernier, mais je reste convaincu que la seule option pour remettre le Canada sur la bonne voie est celle offerte par un parti avec des principes clairs, qui propose des réformes audacieuses, comme le Parti populaire. Un parti national qui n’oppose pas une région du pays à une autre, mais qui défend ces réformes comme étant bénéfiques pour tous les Canadiens.

Le Parti populaire vous offre un moyen de mettre fin aux mauvaises politiques qui nourrissent l’aliénation dans l’Ouest. Le Parti populaire éliminerait les raisons de flirter avec la séparation.

J'étais le seul chef fédéral prêt à utiliser les dispositions de la Constitution pour approuver les pipelines, et je l'ai dit même lorsque je parlais en français, au Québec.

Le seul chef fédéral qui rejetait l'Accord de Paris et ne voulait pas imposer de nouvelles taxes ou réglementations.

Le seul chef fédéral qui proposait de rendre la péréquation moins généreuse. Et de s’assurer qu’elle soit équitable pour toutes les provinces.

Le seul chef fédéral qui fait la promotion de l'autonomie provinciale et du respect des compétences des provinces.

Tout cela est contenu dans nos quatre principes : liberté, responsabilité, équité et respect.

Ce n'est peut-être pas réaliste à court terme. Surtout avec notre système uninominal à un tour qui décourage les nouveaux partis nationaux sans base régionale concentrée. Mais je ne vois aucune autre solution à plus long terme.

Le Canada devient un pays de plus en plus divisé et dysfonctionnel, et la réélection des libéraux ne fera qu'empirer les choses.

La gauche défend ses idées radicales depuis des décennies. Et devinez quoi? Ce qui paraissait radical il y a des décennies est maintenant la nouvelle orthodoxie. Ils continuent à faire pression pour aller toujours plus loin. Ils ne reculent jamais. Ils sont toujours à l’offensive.

Ils adoptent de nouveaux programmes qui deviennent intouchables. Ils promettent la lune à tout le monde et paient pour cela avec de l'argent emprunté. Et il devient ensuite presque impossible de se débarrasser de ces programmes et des déficits. Au lieu de lutter contre cette tendance et d’offrir une alternative fondée sur des principes, les conservateurs vont faire un virage encore plus marqué vers la gauche.

Nous devons cesser de faire des compromis. Nous devons continuer à défendre nos idées. Même si cela signifie que nous n’avons pas assez d’appui dans la culture politique actuelle pour former un gouvernement.

Notre premier objectif devrait être de devenir une minorité intransigeante suffisamment importante pour obliger tout le monde à débattre de nos propositions. Et ensuite, assez grosse pour attirer le centre de gravité politique de notre côté, comme l’a fait le Parti réformiste. Et poursuivre ainsi notre combat sans diluer nos idées pour obtenir des gains électoraux à court terme, comme l’a fait le Parti réformiste lorsqu’il a fusionné avec les progressistes-conservateurs.

Sinon, une autre génération discutera toujours des mêmes problèmes dans 25 ans.

C’est le défi politique que nous devons relever pour remettre le Canada sur la bonne voie.

Le choix nous appartient.

Merci.